Tous les samedis, Ana travaille au marché oriental de la ville, où elle gère une petite boutique de vêtements. Le reste de la semaine, au volant de sa voiture, elle sillonne Riobamba et ses environs et fait de la vente ambulante. Elle exerce ce métier depuis bientôt 15 ans.
Au départ, elle n’avait pas beaucoup l’opportunité de travailler car elle devait s’occuper de ses filles en bas âge, puis un peu plus tard, elle n’a pas hésité à les emmener avec elle dans sa camionnette.
Les vêtements, Ana les fait venir d’Ambato (une ville importante à une heure au Nord de Riobamba), de Quito (la capitale du pays) voire même du Pérou. Elle confectionne un peu elle-même, mais elle achète surtout pour revendre à des particuliers ou à d’autres magasins.
Le jour de l’interview, deux de ses filles sont présentes : Andrea (21 ans) et Diana (18 ans). Viviane (15 ans) n’est pas présente. La première étudie la comptabilité et l’audit à la Politecnica de Riobamba, l’une des plus grandes universités de la ville. Alors de temps en temps, après les cours ou le week-end, elle prend le temps d’aider sa mère pour la comptabilité de son activité. Diana, quant à elle, étudie la médecine à Riobamba. Viviane, la dernière, est encore au collège.
L’éducation de ses filles est très importante pour Ana qui utilise les revenus de son activité pour financer cette partie du budget familial. A titre d’exemple, le coût des études est le suivant :
-400 USD par an pour les études de médecine
-70 USD par semestre pour les études de comptabilité et d’audit
-La scolarité au collège est gratuite. Les fournitures et l’uniforme son payants (certaines familles perçoivent des aides de l’Etat).
Ana connaît le système bancaire classique pour avoir effectué un emprunt auprès d’une banque commerciale équatorienne. Les conditions de remboursement avaient été si difficiles à respecter (délais trop courts, montants trop élevés…) qu’Ana avait rencontré des problèmes pour rembourser ce crédit à temps. Aujourd’hui, d’après Jozefa, Ana pourrait parvenir à réemprunter auprès d’une banque commerciale mais elle ne le souhaite plus. Pendant une période où Ana souhaitait effectuer un emprunt auprès d’un organisme de crédit, une amie qui était inscrit au CEPESIU lui a parlé de cette institution. Il y a un an, elle terminait de rembourser son premier crédit octroyé par le CEPESIU pour l’aider à acheter des fournitures en gros. Aujourd’hui, il ne lui manque plus qu’une seule échéance à rembourser avant de clôturer son deuxième emprunt. .
Avec le CEPESIU, et en particulier avec Jozefa, l’agent de crédit, Ana entretient une bonne relation. Elle souhaite que l’institution continue à aider les micro entrepreneurs. Ana a des projets pour le futur : Elle souhaiterait monter son propre atelier pour confectionner des vêtements, et éventuellement ouvrir de nouveaux magasins. Elle a bien conscience que la crise économique est passée par l’Equateur et que les gens ont moins d’argent aujourd’hui pour acheter des vêtements. Mais elle a bien l’intention de persévérer, pour elle, car elle aime son travail, mais aussi pour ses filles, afin de leurs donner les moyens de réussir leurs études.
Merci à Thibaut de nous faire partager son expérience!
1 Commentaire
Merci, très intéressant article.