Thu, Chiem et Mai habitent en pleine campagne dans la province de Hanoï. Ces trois agricultrices vietnamiennes sont parentes, mais ce n’est pas le seul lien qui unit ces voisines : notre partenaire terrain (Seda) leur accorde des microcrédits depuis plusieurs années. Elles font pousser choux, concombres, carottes, qu’elles revendent au détail sur le marché ou en gros. Leurs légumes sont plébiscités par leurs clients comme étant les meilleurs du coin, et une telle réputation de qualité ne s’acquiert pas sans effort, physique évidemment, mais aussi financier !
Thu rembourse actuellement son 5ème prêt, d’un montant de 350€. Grâce à cet argent, elle peut cultiver de plus en plus de légumes, et élever 2 cochons. Avant cela, cette jeune maman de 3 enfants recevait un maigre salaire d’ouvrière. Elle affirme que le microcrédit a un impact très positif sur la vie de sa famille, car la procédure pour obtenir un crédit auprès d’une banque commerciale est beaucoup trop complexe et sélective et elle n’aurait jamais pu obtenir d’argent par ce biais là. D’autant qu’une banque commerciale n’offre pas la flexibilité du microcrédit en matière d’échelonnement des remboursements.
Outre le gain financier, être son propre patron lui permet notamment de voir davantage ses enfants, puisqu’elle peut déjeuner chez elle avec eux lorsqu’ils rentrent de l’école à vélo. Elle a également décidé de placer chaque semaine une partie de son revenu sur un compte épargne chez Seda, au cas où elle doive faire face à un évènement inattendu. Son mari est maçon, et leur revenu cumulé leur permet d’offrir à leurs enfants une bonne éducation ainsi qu’un foyer confortable. Dong, l’aînée, parle bien anglais et lorsqu’elle me dit qu’elle rêve de devenir professeur, les yeux de sa maman brillent de fierté !